Salut
J’espère que tu vas bien ?
Je m’en excuse, mais je n’ai pas pu t’écrire au cours de ces 2 dernières semaines car j’étais complètement absorbé par le lancement d’une offre de formation à destination des Professionnels de la Paie. Je t’en dis plus à la fin de cette newsletter.
Mais revenons au sujet du jour.
Tu as dû entendre cette phrase des centaines de fois ou peut-être, toi-même tu as tenu ces propos, à savoir: “Le Gestionnaire Paie a perdu en compétences et c'est la faute au logiciel de paie”.
Si tu veux savoir pourquoi je pense que c’est une erreur, voire une excuse un peu facile, de penser que les progrès technologiques sont la cause de la baisse du niveau de compétences, lis la suite.
Et viens me dire en commentaire ce que tu penses.
Je vais aller droit au but.
Je ne crois pas à cet argument: “Le Gestionnaire Paie a perdu en compétences et c'est la faute au logiciel de paie”.
Je t’explique pourquoi.
Mais on va remonter un peu dans le temps pour cette démonstration.
Le premier moteur à explosion fut inventé par les frères Niepce en 1806 ; et il va révolutionner le monde des transports jusqu’à aujourd’hui.
Mais pour autant, cette invention vieille de 218 ans, n’a toujours pas remis au placard une caractéristique majeure de notre espèce: la position debout pour nous déplacer.
En effet, tu sais toujours te tenir sur tes 2 jambes et marcher, voire courir, alors que les solutions de locomotion se sont multipliées depuis 1806.
Par contre, oui tu fais aujourd’hui moins d’effort qu’avant.
Tu vis justement dans le Confort.
Tu ne veux plus marcher pour aller chercher ton pain à la boulangerie.
Tu préfères prendre la voiture, ton scooter, ta trottinette.
Marcher. Faire cet effort moteur ne t’intéresse plus.
D’ailleurs tu te dis certainement: “pourquoi faire cet effort ?”
Alors que tu n’en as plus l’obligation.
Tu as trouvé un moyen plus convenable, qui te demande moins d’effort.
Tu te reposes sur la machine.
Mais il y a une conséquence lorsque tu fais ce choix.
La première: tu perds en motricité.
Et la pire: tu prends du bide.
On te dit alors que tu es devenu paresseux.
Mais tu ne veux pas endosser cette responsabilité.
Va bien falloir trouver un coupable.
Ca ne peut pas être toi.
Ca doit être la faute à Ford et à son modèle T.
La voiture devient le signe du mal.
💡Tu vois mieux où je veux en venir.
Revenons maintenant en 2024.
Je fais le même parallèle avec la chute des compétences métier du gestionnaire paie et d’un autre côté les progrès des logiciels.
La complexité de la matière paie n’a pas disparu avec les logiciels de paie, les SIRH, les outils d’automatisation ni avec Chat GPT.
Elle est toujours là.
Je dirais même qu’elle s’est intensifiée avec la dématérialisation.
Certaines complexités sont moins tangibles avec la numérisation des traitements et des flux de données. Ce qui d’ailleurs a pour effet de rendre certaines tâches plus difficiles à traiter surtout lorsqu’il y a un grain de sable dans la mécanique.
Je pense bien entendu ici aux CRM comportant des anomalies qu’on reçoit en retour des DSN
Les logiciels nous accompagnent dans notre quotidien en prenant en charge une multitude de tâches qui nous incombent dans le cycle de paie.
Ils sont de plus en plus omniprésents.
Et ils nous soulagent d’une partie de la complexité.
Mais ils ne remplacent toujours pas le Gestionnaire Paie (GP).
Ils n’ont pas les mêmes compétences qu’on attribue généralement au Gestionnaire Paie.
Contrairement au GP, ils ne sont pas capables de traiter des cas exceptionnels, qui se produisent sans que ce soit prévu. Ils ne sont pas capables d’avoir cet œil critique sur une information erronée, incomplète, anormale qui serait communiquée de façon non-structurée par un client, un manager, un salarié.
Les logiciels bien que perfectionnés, sont encore des machines qui exécutent des scripts programmés.
Ils ne savent pas gérer l’aléatoire.
En conclusion: on a toujours besoin de Gestionnaires Paie compétents.
Je dirais même que ces logiciels ont toujours besoin de Gestionnaires Paie qui connaissent parfaitement le métier ; sans quoi ils ne sont pas en mesure jouer leur partition.
Leurs promesses c’est pas de nous remplacer.
Leurs promesses c’est de prendre en charge ce qui relève moins de l’aléatoire ; ce qui est prévisible, ce qu’on peut traduire facilement en formules et logiques mathématiques.
Si… Alors… Sinon…
En d’autres mots, ces logiciels sans un Gestionnaire Paie compétent ne servent à rien.
Donc, j’en arrive à la conclusion que le déclin qu’on peut noter dans les compétences des GP ne peut pas s’expliquer par les progrès de ces logiciels.
La raison doit être ailleurs.
Si c’est pas les logiciels, c’est alors le Gestionnaire Paie lui-même qui en est responsable.
Comme toi, moi, il préfère prendre sa voiture pour aller au supermarché au lieu de faire 1 KM à pied.
Il privilégie son confort.
Il s’est désengagé.
Au lieu de prendre du bide, il perd ici en savoirs et en capacités intellectuelles.
Mais alors, va bien falloir trouver un coupable en mettant la responsabilité sur quelqu’un, sur quelque chose.
Les logiciels sont les bons coupables muets de l’histoire.
Je vais tout de même apporter une petite nuance à mon propos.
Je pense que la responsabilité est partagée.
Elle n’appartient pas uniquement aux GP. Les organismes de formation initiale et la formation continue doivent aussi prendre leur part.
Ils sont censés accompagner les Gestionnaires Paie dans la nouvelle configuration de leur job.
Mais force est de constater, que bien souvent, ils forment encore les GP comme à l’ère où la paie était très manuelle et la DADS était papier, sous format A3.
Mais ça c’est une autre histoire !
Voilà. C’est tout pour aujourd’hui.
J’aimerais avoir ton avis sur mon regard du sujet abordé dans ce post.
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A bientôt.
Daniel
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